Bon autant vous l’avouer, le bilan de ce premier match sans être mitigé n’est pas tout à fait globalement positif, comme aurait dit un vieux pote de Bijou. Donc finissons-en tout de suite avec ce qui aurait pu fâcher et pour employer une image cinématographique disons que les Mildioux contre RCAP, ça ressemblait un peu à  » Les Gendarmes de Saint Tropez contre Godzilla « .

Evidemment j’entend d’ici la litanie des bonnes excuses :  » ouais y-zont bourriné  »  » Ouais rien que les chaussures de notre deuxième ligne totalisait autant d’années que leur ligne de ¾ réunie « ,  » Ouais on a pas eu le punch à la mi-temps…  » ; bon, ne nous voilons pas la face burinée par la couperose, ami lecteur, même si toutes ces objections sont recevables, le rugby  » dit  » moderne est ainsi : à l’image de nos adversaires, dont je salue néanmoins la capacité faire vivre le ballon, le rugby moderne, disais-je, a parfois à peu près autant d’humour et de joie de vivre qu’un agent d’assurance zurichois affligé des oreillons.Ceci explique sans doute que l’omniprésence du RCAP lors des 2 premières mi-temps, n’eut d’égal que son total manque de condition physique lors de la troisième; puisque aucun ne daigna honorer de sa présence un royal couscous qui leur était réservé à hauteur de 20 personnes par ses dames du G20 à qui j’adresse un baise-main épistolaire respectueux .

Un petit carré d’égarés RCAPistes, à qui je rend hommage, tenta bien de sauver les meubles en s’agrippant désespérément au bar, peine perdue, nous ne garderons décidément de cette équipe qu’une image fugace et de dos… Pour faire court, disons que les Mildioux durent patienter jusqu’en début de 3ème mi-temps pour tuer le match… Mais voilà que j’oublie quand même l’essentiel de cette soirée ; à savoir les raisons de se réjouir.

Elles sont les plus nombreuses : d’abord, si nous avons pris ce qu’il faut bien appeler une déculottée, j’observe que nous avons courus, tous, sans discontinuer durant deux fois 30 minutes à un bon rythme ! Autre sujet de satisfaction : les Mildioux étaient là en nombre, du coup nous pûmes coacher lorsque les langues commençaient à prendre la consistance d’un rognon trop cuit. Résultat, il n’y a pas eu de  » marcheurs  » à la mine déconfite de baisseurs de bras à l’oeil morne, non, tout le monde s’est bougé, a plaqué, poussé, toussé, tant qu’il a pu ! Chacun a morflé est tombé 100 fois, s’est relevé 101 fois. J’en veux pour preuve le bilan honorable : pas mal de beaux muscles endoloris, une belle entaille au front auguste de Joël réduite avec maestria par Philippe Guégan, bouillonnante nouvelle recrue issue de l’Education Nationale, des cervicales bien secouées pour Titi, une contracture molletière pour Tonio et votre serviteur, une côte (et pas du Rhône) délicate pour Phiphi Bonneu, une épaule compactée pour Martial, un arrière-train douloureux pour Phiphi Piton… et pourtant !

Ils étaient tous là fringants au Club House, à rigoler et à refaire le monde… Autre sujet de satisfaction, nos nouvelles recrues : tout d’abord la bande du Cardinal, établissement très recommandable du sud de Chilly, emmenée par les pétillants Christian, David, Stéphane… ensuite la RATP avec Sébastien un gaillard parrainé par les inégalables Jean-Louis et Tonio, enfin le CNRS représenté ce soir-là par Cédric. Tous ont mérité le titre perpétuel de Mildiou, tant par leur ardeur sur le terrain que par leur état d’esprit. Mais il n’y eu pas que des nouveaux prometteurs ce soir là, nous eûmes aussi le bonheur de retrouver des  » anciens  » qui me tiennent à coeur : Jean-Louis nous rasséréna de son affectueuse et paternelle faconde, Yvan descendit tout spécialement de sa planète pour nous dire un petit bonjour derrière le bar, Jean-Luc Llanes (fraîchement marié, hé hé le cachottier !) fut intraitable à la pompe à bière, Sylvain nous supporta de la meilleure façon qui soit : en nous chambrant avec talent et toute l’affection dont il est capable. Seul manquait (et pas des moindres) Daniel notre entraîneur bienveillant, mais la suite du week-end allait lui prouver qu’il ne perdait rien pour attendre.

Pour ma part, la soirée se termina sobrement vers 3 heures du matin par une partie de curling avec Bijou armé d’un balais dans la salle désertée et en suite par un street-volley-ball : c’est un nouveau sport que nous avons inventé avec Michel dit le Grand (pas le musicien le Monier) et Pierre-Yves qui fort heureusement pour les voisins avait accepté de ne pas chanter contre une forte somme d’argent. Bon tout ça pour vous dire que j’étais foutrement content de venir transpirer avec vous et d’entendre vos âneries distillées patiemment au coin du bar selon une recette immémoriale : l’amitié.

Brève de derrière le comptoir : – « Tu veux une bière ? Tiens Jean-Luc, y veut une bière lui… » (Yvan) – « Merci Yvan tu m´aides bien là » (Jean-Luc