C´était le ouikende pascal, sans doute avez-vous cédé à la tradition qui consiste à offrir un bel oeuf à celles et ceux qui vous tiennent à coeur… « Offrir un bel oeuf », y a-t-il plus beau résumé de notre jeu ? Cette veille de vacances de printemps était donc le moment rêvé pour réunir deux équipes de notre trempe…

Et de fait, l´Assemblée, dont certains esprits étroits brocardent parfois les bancs clairsemés, l´Assemblée donc vint très nombreuse nous donner la réplique sur le terrain fétiche des Mildioux.

L´assemblée brava les gares bondées de vacanciers et les hordes de transhumants en monospace pour se passer « le bel oeuf » de mains en mains. Qu´ils en soient remerciés : non seulement ils avaient très obligeamment répondu présents à la pelle, mais en plus je me suis laissé dire qu´ils étaient à l´heure…

Et c´est très logiquement qu´ils ouvrirent le jeu et… le score. Habitués aux joutes oratoires et aux duels de tribuns, les pensionnaires du XV du Parlement n´étaient pas pour autant venus jusqu´à nous pour deviser la bouche en cul de poule sur les aménagements de la loi Evin. Le débat fut franc et ouvert.

Une course poursuite haletante s´engagea; chaque fois qu´une équipe marquait, l´autre opposait un amendement percutant, voire une motion de censure énergique. Si bien qu´à l´issue de la première session, Mildioux et Parlementaires étaient à égalité. Hors donc, l´histoire dira sûrement qu´à la mi-temps, à l´heure où les grands fauves vont boire, Jean-Noël rassembla les enthousiasmes et les forces physiques éparses : nous étions à égalité et ainsi qu´un stratège de la Grèce antique, il su trouver des mots admirables : « amusez-vous putain !!».

Eh oui ! Il suffisait de se passer le « bel oeuf » et de retrouver l´envie d´offrir, pour se faire plaisir. Alors, quand les jambes faisaient défaut, les bras redoublaient d´énergie; et quand les bras nous en tombaient, les jarrets altiers des 3/4 passaient à l´action. Il nous fallait compenser quelques grands excusés tels que Bijou, Grand Michel, Phiphi Bonneu, Toni, Pascal… Heureusement les Mildioux avaient retrouvé un certain Fred Barreyre, heureusement que le trentenaire Franck Rouault vint aimablement assurer le poste de numéro neuf (de Pâques), heureusement que les mousquetaires du Cardinal étaient tous là pour tous et pour un, car en face, nous devions affronter les Eric Marietta, Eric Bigeat et Phiphi Pers, lâchement abandonné par un genou récalcitrant.

Au pilonnage méthodique des avants du Parlement et de leur nettoyages proprement dévastateurs, les Mildioux répondirent par de belles percées de Fred et de Franck; aux éloquentes envolées des arrières de l´hémicycle, Sergio opposa de furieuses percées gyroscopiques qui, à l´image de Taz, le cartoonesque et sympathique Diable de Tasmanie, laissèrent pantois adversaires et partenaires.

Aussi, les prodigieux coups de corne de brume de nos précieux supporters du Cardinal, les percussions d´un Hervé, les saillies d´un Christian, l´énergie d´un David ne furent pas de trop pour contenir nos visiteurs dans leur pré; ainsi tous ces efforts mis bout à bout, ami lecteur mon frère et toi aussi chère lecteuse, ma soeur, toute cette belle abnégation fut payée de retour par une meilleure occupation territoriale, je l´écris comme je le pense.

L´histoire dira peut-être aussi que les Mildioux finirent leur match avec un chouia de fraîcheur physique de mieux que leurs adversaires et parvinrent à mieux assurer le fameux « dernier geste ». Car les Parlementaires laissèrent une belle énergie à franchir maintes fois notre défense héroïque, ce qui, je me plais à le croire, occasionna quelques ballons tombés et ne leur permirent pas de conclure sur un match nul qui n´aurait pas été volé du tout, voire, voire… Ainsi, c´est sur un avantage de deux essais pour mes chers Mildioux que notre Jean-Louis Debré à nous, Paul Boudin, siffla l´heure du répit pour nos beaux muscles endoloris de gladiateurs fourbus.

Car une très éprouvante 3ème mi-temps allait commencer. Fort opportunément un punch salvateur nous attendait au sortir vaporeux des vestiaires : nos yeux s´embuèrent alors d´émotion et nos gosiers asséchés par l´effort n´en croyaient pas leurs papilles. Ce fut pour moi l´occasion de trinquer avec Momo et Peau de Pêche qui étaient là et même un peu là avec la valise magique qui fort heureusement n´eut pas à soigner de trop grave bobo… Au Club House les parlementaires nous tinrent la dragée haute; ainsi ils restèrent nombreux à festoyer avec nous. Certains qui étaient venus en transport en commun décidèrent même d´attendre le premier train avec nous ! Alors là je dis chapeau et je sais de quoi je parle.

Ci-dessous, le coach de l’équipe visiteuse…

En attendant la Paella amoureusement servie par nos hôtesses, nous fûmes nombreux à chanter très tard et très fort et même très tard. Car ce Club House renoue de plus en plus avec ses racines festives: Parlementaires et Mildioux s´égosillèrent d´un même coeur pour perpétuer de solides traditions polyphoniques. Aidé d´un Jean-Louis radieux, Christian, Gégé, Christophe, Eric « doublèrent » leur match en servant force bières et réconfort à la joyeuse assemblée…

De bonnes têtes refirent leur apparition : Michou Ruiz, égal à lui-même (ce qui n´est pas peu dire), Phiphi Bonneu étincelant de bonne humeur et d´allure avec son nouveau-nez digne de Marlon Brando… Stéphane Vigier nous donna d´encourageantes nouvelles de ses cervicales… Le cop de supporters de l´excellent établissement « Le Cardinal » étaient aussi de la fête… Ici, je me surpris à chanter du Bobby Lapointe avec Grand Michel, là, on refit le match et le monde par la même occasion, on tailla quelques beaux costards avec l´ami Sylvain,tout juste remis de la literie approximative de l´hôtellerie galloise. Que d´amis, ce soir mes amis…

Tant et si bien que l´heure de se séparer fut un crève-coeur.
Pour ma part je rentrai chez moi sur le coup de 5 heures du matin peu après la traditionnelle partie de Curling ménagère organisée pour rendre la salle propre comme un sou neuf. Le lendemain, j´avoue avoir eu quelques embarras nauséeux, l´excès de chocolat sans doute, c´est terrible ce chocolat de ouikend pascal…

Ci-dessous, l’équipe visiteuse …

La phrase du jour :

Pom ! Pom ! Pom ! Pom ! Pom ! Pom !
Pom ! Pom !
Pom ! Pom ! Pom ! Pom !
Pom ! Pom ! pooooooooom !