Il fallait s´y attendre ; avec tous les produits révolutionnaires qui font les unes de magazines et ces engins d´onanisme musculaire qui font le charme inégalé des chaînes de téléachat, les équipes « Vétéran » ont tendance à se d´jeune´s-iser ces temps-ci. A l´image de l´infortuné compagnon de 3ème mi-temps de Pascal Genty qui titrait à peine 20 ans tout mouillé, la formation de Dourdan qui eut l´amabilité de venir jusqu´à nous pour ce dernier match de l´année, était somme toute assez fringante à 4 ou 5 grisonnantes exceptions prêt. Mais foin d´excuses fielleuses, fi de fumeuses circonstances atténuantes, nous avions nous aussi, dans notre sac à malices, 4 ou 5 seniors qui permirent d´homogénéiser les niveaux si bien que les furieuses percées Dourdanaises, ne restèrent jamais sans écho.

La première mi-temps fut arbitrée par un certain Paul Boudin, à l´impartialité légendaire. La seconde par le « vengeur de Paul Boudin contre-attaque» à l´impartialité non moins légendaire.

Ce qui engendra parfois un match engagé, pas violent, mais virulent, bien qu´il s´en fallut de peu pour que certaines empoignades ne tournent au vinaigre (pourtant Dieu sait si le Mildiou n´est pas amateur de vinaigre) car nos visiteurs de Dourdan avec le sang bouillonnant n´étaient pas précisément venus se laisser toiser par nos âges vénérables ni nos voix chevrotantes; si bien que l´on regrettera quelques plaquage Mildioux haut… en couleur, quelques mots aigre-doux (eh oui n´a pas le sens de l´humour de la Peña Zinzin qui veut).

Mais ce fut sans gravité. Après tout, nous ne sommes pas à un meeting de danse de salon ; bien qu´à la manière dont certaines danseuses de tango scrutent leur partenaire … le rugby, surtout s´il reste dans l´esprit Mildiou, peut paraître plus pacifique. Une fois de plus les ¾ nous régalèrent avec leurs attaques sur la ligne d´en-but, (c´est tellement plus beau quand cela ne sert à rien, comme dirait l´autre avec son grand nez). Une envolée digne d´un certain Monsieur Dauger pour qui Jean-Noël eut, m´avoua-t-il sous la douche (mais en tout bien tout honneur), une pensée émue.

Une fois de plus, Fred Barreyre, en bon excavateur, structura la conquête Mildiouse qui était bien contestée par son homologue de Dourdan. Une fois de plus Lolo prit son petit air dégagé pour éclairer ce match un peu trop engagé.
Et une fois de plus le jeune Rouault Franck fut tonitruant ; ce qui me donne l´occasion de m´auto-congratuler : car figurez-vous qu´au sortir d´un regroupement quelque peu abscond, j´ai distillé une passe décisive à Franck Rouault.

En effet, suite à cette passe d´une limpidité Mozartienne, Franck n´avait plus qu´à effacer 12 adversaires, avant d´aller aplatir cet essai tout cuit… J´en profite d´ailleurs pour saluer Alain Rouault Père avec qui j´ai eu aussi l´honneur de jouer, c´est dire s´il n´est pas aisé d´harmoniser certaines différences d´âge dans ce genre de match.

Donc soyons indulgents, qui envers le partenaire, qui envers l´adversaire : car tout le monde vient pour la même chose, le jeu, le plaisir… mais tout le monde n´est pas (n´est plus) de même force (et en plus, parfois pas aux même moments) mais bon, ça tient ! Oui, l´on s´agace de la lenteur ou de la fougue juvénile de l´autre ; ou l´on ne comprend pas ce qui passe par la tête de l´autre (surtout quand il ne passe rien) y´a des trucs à redire, des pyrotechnies qui terminent en pétard mouillé, bref, un match vétéran c´est un peu comme une démocratie, ça ne peut pas être parfait, c´est pour ça que c´est si beau. Enfin, parfois.

Alléï ! Alléï ! La 3ème mi-temps mis tout le monde d´accord, dans le brouhaha réconciliateur du club house et les assauts de Tamouré lascif d´Hervé… Avez-vous déjà vu Hervé danser le Tamouré lascif ? non ? Eh bien venez voir : cela vous réconciliera définitivement avec cette danse Polynésienne avec qui, je le sens confusément, vous étiez un peu en froid à cause de je ne sais quelle supposée raideur abdominale héritée d´un aïeul militaire.


Bref l´on soigna bien vite ses contusions et ses bleus à l´âme, même si quelques pincements aux coeurs vinrent nous rappeler le départ ému mais amoureux de Fabien Janus outre-atlantique (rapport à sa charmante fiancée étasunienne). Du coup c´est vrai que la sono avait quelques accents mélancoliques, quelques danseurs pleins d´abnégation firent vibrer le Lino (pas l´acteur, le revêtement de sol), mais bon, ce n´était pas tout à fait ça tout de même.

Bien tard dans la nuit, vers le nouveau jour naissant, alors qu´en terrasse quelques Dourdannais en goguette, éteignaient leurs petits yeux un à un, nous laissâmes Jean-Michel et ses amis seniors dont nous étions les invités, faire au Club House une toilette bien méritée.

La phrase du jour :
– Dis donc Philippe Guégan a dû avoir sa petite fille
– C´était une chouette saison, non ?