Toute la semaine avait vu les chauds rayons d’un premier soleil printanier caresser enfin voluptueusement nos vieilles carcasses ; et comme de juste, c’est ce vendredi soir où nos deux équipes sœurs avaient choisi de se rencontrer, que la météo se mit à nous pleurnicher un temps à peu près aussi réjouissant qu’une soirée d’élections régionales au Fouquet’s ou qu’une plâtrée de roast-beef froid dans un pub anglais déserté, un lendemain de Grand Chelem des bleus.

Bon mais c’était sans compter sans l’indomptable esprit de jeu qui animait nos compères de Lisses et la fidèle présence des Mildioux : à peu près tout le monde était là sauf Persouille qui préfère faire son intéressant en senior. Après une minute de silence émouvante, organisée à l’initiative des Consuls en hommage à l’épaule d’un de leurs condisciples cruellement frappé par le sort, après un Haka dignement observé par les Mildioux, la partie pouvait commencer.

Comme toujours avec les Consuls, ça n’est jamais vraiment gagné d’avance (ça c’est dit). Et ce match perdu par les Mildioux va me donner l’occasion de vous expédier un de ces lieux communs que le pire des égosilleurs sportifs de RMC ne renierait pas : « occuper sans marquer, c’est préoccupant ».

En effet, les Mildioux passèrent pas mal de temps sur la moitié Consul (moitié de terrain je précise) avec une capacité à concrétiser tout à fait comparable à celle de Michel Blanc dans les Bronzés font ski (Patrice Leconte, disponible en DVD aux Editions Keep Case, PAL, Format 16/9 compatible 4/3, Format cinéma respecté 1.66, Format DVD-9, Film en Couleurs, Menu 16/9, Menu Animé, Menu Sonore).

Pourquoi une telle frugalité au score me direz-vous ? Si, si vous alliez me le dire, ne niez pas. Sans doute le manque de balles en touche des Mildioux qui n’en choppèrent pas une ; et je dois là faire mon maxima mea culpa : malgré 2 liftiers de première : Fred et Benoît, malgré des lancers tout à fait corrects de Titi, je fus battu sèchement, sous la pluie qui plus est, par mon jeune vis-à-vis. Sans ballons en touche qui nous avait fort bien réussi contre Sucy-en-Brie, il n’était pas facile d’en remontrer aux rugueux de Lisse.

Ensuite, la rage vaincre de Jean-Pat’ de Sylvain, de Didier et des autres n’y pu rien : les amis de Laurent, Jean-Michel, Pascal et les autres étaient plus entreprenants et aériens devant, plus inspirés et opportunistes derrière, tandis que les Mildioux étaient à côté… de leur match et bien contents de n’avoir qu’un essai de moins.

La 3ème mi-temps fut l’occasion pour les deux équipes de renouer avec leur fraternité d’armes à la conquête du bar, pourtant farouchement tenu par Stéphane et Jean-Phi, aux manettes à pression. La soirée puis la nuit s’écoulèrent délicieusement comme une première gorgée de bière à répétition.

A table, une houle chaleureuse et rigolarde rythmait nos savoureuses agapes autour d’un magnifique veau Orlov mijoté de main de chef par l’Ami Moulin.

Christophe qui n’hésita pas à innover en mon honneur avec une belle terrine de veau Orlov sans fromage. Nos retrouvailles s’achevèrent en beauté vers les 3 heures du matin autour de l’inévitable Get 27; entre temps, tout y était passé : Johnny Hallyday, Mozart, le Boléro de Lelouch, Eric Satie et Johnny Hallyday aussi…

A garder en mémoire la sortie lunaire des derniers Consuls sur un air des gymnopédies : battant des bras comme les bonshommes de Folon au générique de fin de programme d’antenne 2 (1), ils regagnèrent leur pénates dans une ambiance surréaliste et sous nos applaudissements. La phrase du Mois : « Bon ok, la France a remporté le Grand Chelem, mais qui a gagné le tournoi alors ? » Anne Letourneur lors de la soirée mémorable du 20 mars au Cardinal.

(Anne qui après une paire d’années de vie commune avec Yvan a tout de même droit à quelques circonstances atténuantes.)