La 3ème mi-temps de notre toute première rencontre avec les Vieilles Semelles avait donné lieu à un concours de twist digne de Pulp Fiction. Ce 19 mars 2004 mémorable, nous avons assisté à une belle empoignade de choristes, dans la plus pure tradition des petits chanteurs à la gueule de bois. Car cette fois, Mildioux et Vieilles Semelles remplacèrent avantageusement la sono en interprétant d´un même gosier, viril et pentu, des « romances sans paroles et de vieilles chansons d´autrefois ».

Une verve chantante soutenue par une section rythmique de taille : Hervé à la batterie qui ce soir-là nous a fait une spéciale Revival Cerrone-remixe-dub-disco-flashe-dance-boum-boum. J´aime autant vous dire que Poolvoerde et son « Podium », à côté, ça ressemble au petit conservatoire de Mireille. Du coup, les velléités artistiques de certains furent tuées dans l´oeuf : Serge aurait bien chanté du Jean-René Cossimon, Stéphane Maudhuit nous aurait bien poussé un petit couplet de Gilles Servat…

Mais notre Ch´ti Hervé était parti sur un autre registre et vous connaissez les gens du Nord quant ils ont quelque chose dans le choeur, c´est difficile de leur enlever de la tête. Enfin, toute l´assistance peut vous le dire et les tables du Club House s´en souviennent aussi : Quand Hervé tape sur des bambous ça n´est pas rien… et du coup tout le monde était finalement content de ne pas avoir eu de punch à la mi-temps car j´aime autant vous dire que :

les solos de batteries d´Hervé, plus, le punch de Phiphi, ça aurait fait trop pour une seule tête, en fait. Ah et ce match me direz-vous ? Eh bien je vous dirais sans hésiter que ce fut un match plein, dans tous les sens du terme. D´abord, nous étions pleins : une bonne trentaine de Mildioux d´un côté, une bonne grosse vingtaine de l´autre, côté Vieilles Semelles…

Et ça c´est merveilleux, c´est le signe que quand il s´agit de courir après ce drôle de ballon, personne ne traîne les pieds, surtout pas les Vieilles Semelles. En plus, nous avons pu coacher tout à notre aise, tant et si bien que le match a duré deux fois 40 minutes de jeu effectif ; de quoi satisfaire tout le monde tout en évitant la casse…

Le match était aussi plein de bonnes intentions et de bonnes réalisations aussi : la bourrasque, la pluie fine et froide ne parvinrent jamais à refroidir les ardeurs ludiques des Mildioux : Jean No reconverti en 3ème ligne avait dû manger plein de kiouis, Lolo avait chaussé les souliers de vent car, tel Blueberry, il s´était chamanisé en faucon chasseur d´essais.

Bref : les ¾ Mildioux firent courir le ballon et je dois bien dire qu´en tant que 3ème ligne un tpoumon de rabiot n´aurait pas été de refus. Heureusement nous étions nombreux : Christophe Cardot nous régala de ses longues courses élégantes et déliées, Olivier, jeune stagiaire Senior trentenaire, inaugura sa première cap en Mildioux avec brio, (alors non « brio » ce n´est pas le nom d´un joueur, on dit « avec brio » pour expliquer à quel point le garçon a fait des étincelles, de même si je dis « il a bu avec parcimonie » ça ne veut pas dire il s´est saoûlé la gueule avec un Corse de ses amis NDLR)

Nicolas notre kiné-globe-trotteur et Thierry Dieu nous gratifièrent de percées du bout du monde (d´ailleurs ça fait un peu loin pour aller les soutenir parfois) ; Stéphane Maudhuit fit ses début dans la boîte… Pascal Genty en quête de paradis artificiels essaya plusieurs fois de sniffer les lignes de touche, quant à Igor je crois qu´à l´heure où j´écris ces lignes : il court encore, Igor, tel un Forrest Gump Galactique, car on ne l´a pas revu à la salle… Par contre Eric Marietta venu en repérage pour le compte de son équipe de l´assemblée et Pascal Herr Monique on les vit à la salle et pas qu´un peu.

Plein, je vous dis ce match était plein, pétillant de rebondissements, regorgeant de personnages, à tel point que la prochaine fois, je jouerai avec un dictaphone. Pourtant de suspense il n´y en eut point. Même si les vieilles semelles ne levèrent jamais le pied, même s´ils nous donnèrent une belle leçon de cohésion, avec un magnifique essai collectif en deuxième mi-temps, même s´ils nous tinrent la dragée haute en 2ème et 3ème mi-temps, les Mildioux ce soir là, ami lecteur mon frère, les Mildioux, étaient inatteignables, tout simplement trop Mildioux pour être rejoints au score. Ou alors si, éventuellement avec une dérogation délivrée seulement les soirs de pleine lune par Ozzy Osborne, dans un rêve chamanisé aux champignons hallucinogènes et en se concentrant très fort à l´intérieur de dedans de vous-même, avec un peu de choune, vous eussiez peut-être approché l´état de transe extatique qui tenait les Mildioux pendant ce match et cette soirée, mais bon, je vous le conseille pas, parce que fouyayaaaa…

Surtout qu’il nous faut tout de même forces garder et santé mentale préserver, pour nos prochains rendez-vous : le voyage au Pays de Galles pour certains et le 9 avril le match qui sent la foudre avec… (bruitage coup de tonnerre, hennissement de chevaux et hululement lugubre) … l´assemblée Nationale.

Les Phrases du jour :
« Y´a plus de café ? c´est pas grave, donne-moi un Whisky » (Anonyme)
« Attention à la gratuité les gars… on y prend goût et après ça finit par coûter plus cher… » (Phiphi Piton)