Alors qu´en fin de match les deux équipes se quittent en rivalisant de haie d´honneur et d´applaudissements, les chiroquois arborent un sourire épanoui… Non pas que le score légèrement favorable les rendent particulièrement fiers, mais c´est surtout la sensation d´avoir rencontré une équipe de gens bien, inventive, pas facile à manoeuvrer mais très agréable à jouer !

Et ce n´est pas si simple de trouver des opposants de qualité dans la tête et les jambes. La première mi-temps fut le théâtre d´un mémorable coup du chapeau (en français hat trick). Celui du sieur Jean-Noël, qui avait repris de la cape et de l´épée pendant ses vacances tant ses 3 essais avaient du panache. Il faut le savoir : à l´approche de Noël, le Jean-Noël est intenable, il se sent pousser des rennes,en plus il avait à ses côtés son collègue entraîneur Senior Serge qui honorait ce soir-là sa première cap (un grand bravo à lui aussi)…

Pourtant, comme piqués au vif par tant d´outrecuidensité (mélange d´outrecuidance et de densité), les gens d´Epinay du bord de l´Orge vinrent égaliser par autant d´essais de ¾ plein de vivacité. Juste avant la pause Les Mildioux faillirent reprendre l´avantage sur un essai d´ailier presque tout fait. Notre nouvelle recrue (débutante) qui avait fait presque le plus dur, pêcha par excès de collectif : il voulut remettre à l´intérieur à Olivier qui, pris au dépourvu par tant d´altruisme, versa une larme furtive et fut secoué de sanglots mal contenus, moment de trouble fugace que la défense d´Epinay mit à profit avec beaucoup d´à propos.

Eh ! Eh… Churtout Joyeux Jean-Noël à tous, hein… hi !hi! hi ! bakiskiya ? j.. j’ai dit une c… conner-hips ? La seconde mi-temps vit tout de même nos visiteurs plier mais ne pas rompre, face à une fraîcheur physique indéniablement plus fraîche côté Mildioux. Malgré quelques lacunes collectives vénielles de notre paquet d´avants, quelques menus cafouillages anodins en touche, en dépit de l´absence de certains cadres tels Bijou Bigeat et le général Bigeard, le match ne semblait pas devoir échapper aux locaux (vous avez remarqué le recours astucieux au terme « locaux » afin d´éviter de disgracieuses répétitions).

C´est donc la goutte au nez, les pommettes mordorées de couperose par la pénétrante grisaille de décembre, et pour tout dire, les coucougnettes toute rabougries que les équipes regagnèrent en hâte le havre douillet et embué du vestiaire. Ah ce vestiaire ! Bruissante antichambre du Club House tant espéré durant les longues minutes à ahaner en vain derrière une gazelle qui vous rend 3 mètres à chaque foulée et qu´on fait mine de vouloir rattraper…

Ah cette bonne mousse reconstituante, mainte fois vue dans un halo vaporeux hallucinatoire lorsque, langue pendante et yeux exorbités, nous cherchions l´air disponible entre deux courses échevelées !

Là… las… sous la douche les 2 équipes entonnèrent l´hymne des vieux muscles qui geignent la mélopée des jarrets contractés qui enfilent le caleçon à grand peine. Tout en se rhabillant l´on commence quelques costards, tandis que certains, excusés portés pâles attaquent déjà l´anisette…

La Troisième période fut donc joviale car les gens d´Epinay avaient gardé avec eux l´excellent esprit qui les animait durant les deux premières. Notons tout même un autre exploit personnel, un mémorable « hat trippes » pour Sergio légèrement indisposé par une erreur d´étiquetage : il avait cru lire canabis, mais il fallait lire « casanis ».

On en fut quitte pour un rapatriement en douceur à domicile. Et tout rentra dans l´ordre des choses immuables : les rafales de bières et de rires sonores, les exploits à peine exagérés contés et racontés avec force détails magnifiques ; c´est fou comme nous sommes brillants à ce jeu là !

La Phrase du jour :

« Mais qu…. Qu´est-ce qu´ils peuvent bien photographier là ? » (Chergio)