Tournoi de rugby à 10 sur grand terrain :
– 1 match gagné 3 match non gagnés
– Pas de blessé
– 2 bérets perdus

Ce voyage au Pays de Galles s’annonçait bien : Eric Blachère blessé et excusé, Joël Hacquard blessé et Claudio Palmier, blessés mais présents, Gégé Molina (sur qui nous comptions bien pour conclure en essais plein d’ardeur de vastes mouvements de 3/4), avait dû lui aussi annuler à son grand corps défendant…

Nous avions donc un effectif entamé et je ne fais pas seulement allusions à certaines carences mnésiques de Jérôme Pillon. Bref, autant dire que nous partions confiant et la fleur au fusil pour ce périlleux déplacement en terres galloises, le dragon piaffait… Heureusement, suite aux nombreuses réunions de débriefing que nous avait implacablement imposées notre ami Phiphi, nous étions parfaitement préparés à surmonter la pression : les pompes à bière galloises n’avaient qu’à bien se tenir.

Une organisation de fer vous dis-je : il fallut pas moins de 300 millions d’échanges de courriels pour mettre sur pied un co-voiturage de départ rationnel. Résultat des courses : ce samedi matin 2 mai, nous avions bien-sûr, trop de voitures pour nous conduire à l’aéroport.

Les Mildioux will be always les Mildioux. Le voyage à bord d’un majestueux focker bi-plan se passa fort bien. Seuls contre-temps : Jérôme Pillon se fit admonester par l’hôtesse pour avoir oublié qu’il ne voyageait pas dans un bus de l’école de rugby en partance pour Castel-Sarrazin et pour avoir fait son intéressant pendant tout le speech de sécurité. Ensuite, à notre arrivée à Cardiff, il nous fallut un long 1/4 d’heure avant de parvenir à désincruster les doigts de Gérald des accoudoirs de son siège.

En effet, si Gérald ne craint pas le « Sky », il souffre un peu en revanche, du mal de ciel. Dès l’arrivée, Richard et l’inénarrable Benny (qui riait un peu comme l’écureuil fou de Tex Avery)nous attendaient. Ces deux-là devaient nous piloter durant tout le week-end, et furent avec notre Phiphi les pierres angulaires de ce séjour inoubliable : grâces leurs soient rendus. Le soir du 1er soir, après une après-midi qui commença tout de suite après midi sous le plus andalou des soleils gallois, certains Mildioux baguenaudèrent sur les plages de Swansea afin de digérer : qui leurs spanish stuffed Mushrooms, qui leurs vins de Rioja.

D’autres se mirent en devoir de regarder un match de rugby dans un pub (figurez-vous qu’il y a des pubs à Swansea où l’on peut regarder des matchs de rugby!). Quand les 2 fractions Mildiouses firent jonction, le vent de wind street avait déjà soufflé dans les esprits…

Très vite certains Mildioux, parmi les plus célibataires rassurez-vous, firent connaissances avec l’esprit de wind street : il faut imaginer une rue piétonne de 300 m de long, (ce qui peut faire beaucoup plus long quand votre GPS interne est atteint par une bordée de Mojitos.)Il faut imaginer une artère constamment balayée par un vent de folie festive.

Une avenue inlassablement descendue et remontées par des grappes de galloises légères vêtues et de gallois en bras de tee-shirt arborant volontiers toute une gamme de tenues baroques : on y croise de jolies fleurs en peau de vaches, des mexicains à masque de chirurgiens, des danseuses de cancan, des femmes préhistoriques, de supers héroïnes de comics book siliconées et des Mildioux portant bérets basques et polo rayé (non pas Paulo le Boudin, polo le vêtement, voir notre photo).

Cette tenue faisait référence au vendeurs d’oignons et d’ail venus de France qui parcouraient la grande Bretagne en vélo avant-guerre et qui fait l’image d’Épinal du typique french man outre-manche. De la façon dont je fus littéralement encerclé par un essaim de jeunes chanteuses de beuglant, le prestige de cet uniforme est toujours de mise. Très vite nous fûmes sommés de chanter « alouette » ainsi que la Marseillaise, voire même d’inventer des couplets sur tous les tons, de dire combien l’Angleterre était un pays de sales types, afin de fraterniser avec l’adversaire du lendemain.

On nous a même forcés, oui forcés Mesdames, à ingurgiter pas mal de pintes de bières à peu près aussi nourrissantes que du viandox. Au pub « le Queen » nous étions en pays amis, c’est là que nous croisâmes la plupart de nos chers vieilles connaissances; malheureusement pour nous , bien peu joueraient le lendemain.

Et leurs successeurs, même s’ils n’étaient plus de première jeunesse avaient quand même bien 15 ans de moins. Consolons-nous : le patron du Queen qui est très sympa et que je connais maintenant assez bien, nous a invités à participer au tournoi de pétanque caritatif qu’il organise chaque année près de son pub. Quand je vous disais que nous étions en pays amis…

Pour en terminer avec le Queen que l’on a du mal à quitter (demandez à Grand Michel), ce pub typique de Swansea est reconnaissable entre tous à la manière inimitable dont ses clients de tous âges arrivent à chanter plus fort et plus juste que le juke-box, à boire plus qu’une pelouse galloise et à rêver beaucoup plus loin que la mer d’Irlande. Ici, si vous voyez quelqu’un parler tout seul, ce n’est pas qu’il a un bluetooth, non, c’est qu’il parle vraiment tout seul en se récitant du Dylan Thomas… (un poète qui a un nom de rugbyman).

Apparemment à la même heure, certains Mildioux s’étaient fait dérober leurs bérets contre d’hypothétiques promesses, par un gang de Galloises kleptomanes…

Ces bérets laisseront longtemps des souvenirs émus de part et d’autre du Channel. Pas de regrets car si la Galloise dépasse souvent les bornes elles connaît parfaitement ses limites.

N’étant pas derrière chaque groupuscule Mildioux, je ne peux et ne doit parler que de ce que j’ai vu. J’ai su que certains avaient jeté leur dévolu sur l’Ava Lounge, d’autres furent attaqués par des boas dans un établissement dont j’ai oublié le nom, mais dont il me reste des plumes dans les poches, des images pleins les yeux et des poches sous les yeux.

Le sport maintenant, ah… Peu de choses à dire du tournoi en vérité. nous avons rencontré 4 équipes, dont 3 étaient techniquement meilleures que nous. Chacun se donna et fit honneur à la grappe mildouse. Face à des adversaires bien mieux armés que nous et qui pratiquent le rugby à 10 depuis 3 éditions de ce tournoi, les Mildioux ne pouvait guère espérer mieux que de donner une réplique honnête. Le samedi soir avait laissé des traces. Leur match le plus consistant, les Mildioux le livrèrent contre une équipe très physique qui n’appréciait pas la façon dont gilles et Benoît leur rentrait dans la moulure. Par la suite, au cours d’une de nos looooongues conversation de pissotière, je sus en papotant avec mon voisin que nos hôtes de Swansea n’avaient pas aimé non plus l’esprit de cette équipe Le match le plus étonnant nous le gagnâmes face à une équipe qui comptait dans ses rangs des handicapés mentaux.

L’idée était simple: les handicapés portaient des shorts noirs et nous ne devions en aucun cas les plaquer; les joueurs normaux avec de gros guillemets portaient des shorts blancs. Le truc qui nous laissa perplexes tout de même, c’est qu’au fil des minutes ils étaient de plus en plus à jouer en shorts noirs et semblaient jouir absolument de toutes leurs facultés… bref.

De toutes façons la bière, le soleil et les nombreuses bouteilles de vins apportées par les Mildioux, mirent tout le monde d’accord, après les 4 rencontres. C’est à ce moment-là que les Mildioux poussèrent la chansonnette, poliment, les Gallois nous écoutèrent, ils étaient en famille… On papota longtemps avec Benny et Richard et Paul et gov’ et Hugh… on finissait par comprendre le gallois quand il fut l’heure de repartir… Wind street nous attendait.

La pharse du week-end (by Grand Michel) :

Ze ouikend waz rilly naïkeul chrôme… Sankiou