Face aux Pines Roses de Fontenay, les Mildioux prouvent que l’esprit du jeu les habite.
Temps : très doux. Arbitre : Paulo Boudin (du comité des amis que l’on voit revenir avec plaisir)
Recette : crème de volailles, pâtés et rillettes
Score Mildioux : 8 essais.
Score Fontenay aux Roses : 2 essais selon la police, 3 selon les organisateurs.

Ils étaient une bonne dix huitaine mes Mildioux, en cette douce soirée d’Avril sans compter les nombreux seniors qui à la faveur d’une fin de saison estivale vinrent très aimablement nous prêter leur jeunesse.

Une affluence, mieux, une participation qui, même si elle n’atteint pas les sommets de ces présidentielles, fit plaisir à voir. D’autant qu’elle coïncidait avec les grands retours de Christophe Cardot en 8, Jean-No à la mêlée et de Paulo au sifflet.

Paulo qui, tout imprégné de l’héritage de mai 68 (n’en déplaise à certain), favorisa un jeu aux idées larges, peut-être parfois un peu brouillon devant, mais riches en cavales de derrières (en tout bien tout honneur).

Dès le coup d’envoi, le ton était donné, Jean-Michel Pipille, avait sans doute enlevé son patch un peu brusquement, il était si pressé d’en terminer avec ce match pour s’en griller une petite qu’il alluma le jeu au ¼ de tour; le fait est que ce soir-là, Jean-Mi était à peu près aussi insaisissable qu’un électeur de François Bayrou. Résultat du débat : au coup d’envoi, les Mildioux touchent en en-but un essai plein de certitudes. Cette première période fut l’occasion d’une action de jeu inénarrable : imaginez un peu…

Lancé à toutes vapeurs, le Grand Michel de 21 heures 07, prend un relais magnifique, sourde clameur dans les tribunes… sur 30 mètres (qui m’en parurent 200), tel une danseuse orientale, Grand Michel mystifie la défense par de voluptueuses esquives de corps; il toise, que dis-je, paralyse le plaqueur potentiel d’un regard fou dont lui seul a le secret. Plein de mystère quant à ses intentions offensives, Grand Michel exécutera ensuite pas moins de 122 feintes de passe au cours de la même action.

Objectif : leurrer l’ennemi en trompant ses propres partenaires, faute de goût, dirons certains esprits faibles. Que nenni ! Magistrale tactique, pirouette, art du paradoxe : les 29 protagonistes du match complètement abasourdis, éberlués, marris, médusés… Grand Michel, avait le champ libre !

Oui, libre d’accomplir le but qu’il s’était fixé dès le départ. Peut-être même dès le vestiaire, oui, ami lecteur en enlevant sa première chaussette avec ce petit sourire énigmatique qui n’appartient qu’à lui, Grand Michel, savait déjà ce qu’il voulait faire : un beau regroupement au beau milieu du terrain avec libération de balle au sol pour Jean-No.

C’était grand comme Michel, c’était chié comme Mozart, sauf que c’était du grand Michel ; tout comme le silence qui suivit cette action mémorable….

Mais nos adversaires aussi, étaient venus en nombre, une grosse vingtaine de joueurs bien décidés à faire parler leur couragitude et notamment devant, où les Pines Roses pénétrèrent (toujours en tout bien tout honneur) plus souvent qu’à leur tour, les vaillantes résistances Mildiouses : très actifs dans les regroupements (y compris dans les rucks) Fontenay fit mieux que se défendre.

Ainsi à l’issue du premier 1/3 temps le score n’était que de 3 essais à 2 en faveur des Mildioux ; ce qui fit dire à certains que sans le sang neuf de nos seniors le résultat eut été beaucoup plus serré en fin de parti. Au chapitre des curiosités rugbystique il faut noter l’auto exclusion de Persouille par lui-même pour faute technique ; tu es par trop sévère avec toi-même Persouille, une bonne enguelade à toi-même dans les vestiaire eut été suffisante, non ? Le second 1/3 temps fut l’occasion pour les Mildioux de dominer territorialement pour consolider leur avantage sans pour autant créer la brèche décisive, beaucoup de courses, de choses intéressantes, et sans doute une prise de conscience collective : il nous fallait libérer nos ballons plus rapidement.

Bien nous en prit, dès l’entame du 3ème 1/3 temps. Suite à deux exploits de Martial et Christian du Cardinal, un essai sur le coup d’envoi devait sonner le glas des légitimes espérances de nos adversaires et annonçait (sans mauvais jeu de mot) une difficile fin de partie pour les Pines Roses. Par ailleurs les fréquents remplacements des Mildioux un peu court de souffle par de fringants seniors avaient sans doute produit ses effets.

Car ceux qui le voulaient pouvait tourner et céder leur place, mais de là à dire que les Pines Roses furent victimes d’une tournante, vous ne m’entraînerez pas sur ce terrain glissant…

Le 4ème Tiers temps fut des plus conviviaux. Nos amis de Fontenay qui émanent d’un club tout neuf et en plein essor sont aussi fréquentable à une table que sur un terrain, une adresse à retenir donc pour les saisons à venir. Par les bonnes grâces de Toni aux fourneaux et Stéphane Maudhuit au bar, la soirée fut rigolarde et le repas chantant. Renouer avec Paulo, s’enflammer politique avec Jean-No et Eric, tous les ingrédients d’un banquet sous les étoiles, où panser toutes les petites tracasseries de la semaine étaient réunis et firent merveille dans les cœurs et les gosiers.

La phrase du jour :

« yyyy zont pas d’organeuuuuu… y zont pas d’organeuuuuu
(Les Pines Roses, à propos des Mildioux qui se faisait tirer l’oreille pour chanter)